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20/01/2007

UN APRES LA PRIVATISATION

Un an après la privatisation, par le gouvernement français, des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR), des Autoroutes du Sud de la France (ASF) et de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef), l'heure est aux premiers bilans.

L'Etat a préféré réduire la dette plutôt qu'abonder le fonds de réserve des retraites. L'Etat a engrangé 14 milliards d'euros de recettes exceptionnelles. L'essentiel de cette somme - 10 milliards - a été consacré au désendettement du pays.

Le fonds des réserves des retraites, créé en 2000 et qui devait accueillir les recettes des privatisations, n'a pas été abondé d'un centime.

L'Agence de financement des infrastructures de transports de France (Afitf) a bénéficié de 4 milliards. Cette dotation sera toutefois épuisée en 2008, ce qui inquiète les entreprises de travaux publics.

L'activité des concessionnaires est excellente. Pour les neuf premiers mois de 2006, APRR annonce 1,23 milliard d'euros de recettes de péage, soit 5,5 % de mieux que sur la même période de 2005.

Les chiffres d'affaires de Sanef et d'ASF à fin septembre sont en augmentation de respectivement 5,2 %, à 859,2 millions d'euros, et 5,4 %, à 1,98 milliard.

Le trafic sur les réseaux est resté stable. Chez APRR la fréquentation est stable (+ 0,7 %) sur les neuf premiers mois de 2006. Le trafic est aussi relativement constant chez Sanef (+ 0,5 %) et chez ASF (+ 1,7 %).

Une telle stabilité du trafic est une première dans l'histoire des autoroutes.

Les tarifs aux péages ont augmenté. Les hausses ont surtout touché les poids lourds, qui sont les plus gros contributeurs aux recettes. Elles ont, dans une moindre mesure, affecté les particuliers.

La Fédération des entreprises de transports et de logistique de France (TLF) dénonce une hausse de 10 % à 15 % des tarifs pour les poids lourds.

Les concessionnaires justifient ces hausses en partie par l'application d'une directive européenne qui, à compter de 2008, plafonne à 13 % les réductions accordées aux gros utilisateurs - elles pouvaient atteindre 26 % auparavant.

TLF réclame une remise à plat des tarifs et la création d'une autorité de régulation.

"L'autorité de régulation, c'est nous. l'Etat qui n'est plus actionnaire n'a aucun intérêt à voir les prix des péages augmenter", rétorque Patrice Parisé, directeur général des routes, qui a la charge de vérifier l'exécution des cahiers des charges et des contrats d'entreprises, renégociés tous les cinq ans.

"Nous allons renforcer les contrôles, en mesurant les performances, en infligeant des pénalités, en cas d'attente trop longue au péage, et en vérifiant l'entretien des infrastructures", explique t-il.

L'automatisation des tâches progresse, notamment au niveau des péages. Quel impact sur l’emploi ?

"La direction d'ASF a annoncé un plan d'économies de 70 millions d'euros et procède à des licenciement perlés", souligne Robert SEBE, délégué CGT.

"Dans le groupe APRR, sur un effectif de 4 500 salariés, il y a eu, en 2006, 25 licenciements, 57 départs en retraite, 30 démissions et 14 mutations" apprend-on de sources syndicales.

Des réductions de postes plus sévères sont attendues après les élections présidentielles.*

*( Source presse écrite)