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20/10/2008

Monsieur le Directeur d’Exploitation


Vous avez en charge, en référence à votre poste APRR, la restructuration de l’environnement péage lié à l’automatisation.

Le syndicat CGT APRR vous réaffirme que les options choisies par la Direction ont pour conséquences la dégradation du Service Public et des conditions de travail, et pour le personnel la perte des repères de Sécurité qui constituaient, avant la privatisation, les bases de l’Entreprise.

Suite à tous ces changements d’organisation du travail, les salariés sont confrontés à des situations qui menacent leur intégrité physique dans l’exercice de leurs fonctions et les obligent à engager leur responsabilité pénale par le biais de procédures volontairement floues mises en place par vos services.

Je ne crois pas inutile, à partir de cette analyse de la situation, de vous rappeler les obligations de l’employeur dans le domaine de la Sécurité du personnel, et en parallèle l’interdiction aux véhicules de reculer sur le tracé autoroutier.

Ces deux références, qui devraient pourtant vous paraître anachroniques, trouvent leur explication dans les exemples suivants :
Dans les opérations d’intervention au niveau des bornes automatiques, les salariés (agents du péage, AMQ…) sont amenés à intervenir dans les voies de péage et dans des espaces contraints entre la structure métallique du péage et les véhicules lorsque les clients sont confrontés à des anomalies en rapport avec le matériel de perception.

Les salariés se retrouvent ainsi dans cette situation à chaque fois qu’ils interviennent pour le déblocage de badges ou autres supports de paiement.

Dans le cas d’un PL, ils ne sont plus visibles par le chauffeur, ce qui génère une situation de danger grave. Le blocage de la barrière automatique dans la voie concernée ne supprime pas le risque d’accident et d’écrasement si le véhicule se remet en mouvement après le déblocage.

Les voies mixtes, qui accueillent des clients équipés de divers moyens de paiement, présentent elles aussi un danger, même si les systèmes de détection et les barrières ont été modifiés.
La multiplication des interventions pédestres dans les voies de péage, la complexité des chemins piétonniers à la symbolique tout à fait relative et le réapprovisionnement en espèces des bornes automatiques par du personnel isolé deviennent la norme et multiplient les risques à tous niveaux.

Ces conditions de travail paraissaient il y a peu de temps encore inadmissibles par la même Direction.

Aujourd’hui, tous ces changements dégradent l’ambiance et génèrent une pression sur le personnel, incitant les salariés à appliquer des consignes qui leur étaient hier interdites, et cela au prétexte de sauver leur emploi.

Pour la CGT, cette technique de management et ses conséquences sur l’ensemble du personnel sont inadmissibles et nous entendons les dénoncer par tous les moyens, y compris par une information des usagers et des pouvoirs publics.

Dans le domaine de la responsabilité :
Des procédures d’exploitation du péage amènent de plus en plus les clients à reculer dans les voies, soit de leur propre initiative, soit sur injonction des salariés - les logiciels de traduction fournissant des informations aux usagers leur indiquant même cette manœuvre.
De toute façon, la consigne qui consiste à inviter les usagers à changer de voie, même si elle s’épargne l’utilisation du terme « reculez », invite implicitement cette manœuvre, interdite sur autoroute.

Je crois donc utile de vous rappeler par cette alerte sur les conditions de travail « l’interdiction de reculer sur le secteur autoroutier », interdiction qui s’étend d’ailleurs dès que les utilisateurs entrent sur la plateforme de péage, donc même avant d’arriver à la barrière de péage.

L’organisation du travail implique que vous mettiez en place des procédures qui n’exposent pas les salariés à des situations dangereuses qui engageraient leur responsabilité pénale dans l’exercice de leur emploi.
Les obligations de l’employeur dans ce domaine sont très précises et je vous demande de ne pas vous y soustraire, ce courrier devant être considéré comme procédure d’alerte de la part de notre organisation syndicale concernant vos obligations en matière de Sécurité et de responsabilité envers le personnel.

Le syndicat CGT assumera toutes ses prérogatives dans le domaine des conditions de travail et mettra tout en œuvre pour que les dérives qui se généralisent soient stoppées.
Les responsabilités dans le domaine de la Sécurité doivent être assumées par l’ensemble des intervenants, la Direction ne devant pas se défausser par des procédures inapplicables et autres fusibles administratifs.

Recevez, Monsieur le Directeur d’Exploitation, nos salutations syndicales.

Pour la CGT.

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